03 Oct2023
La fonction destructrice du langage vulgaire

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Il fait chaud à Abidjan. Ça grelotte à Bouaké, Korhogo ou Man. On va encore rentrer dans cette période où les cris fuseront de partout pour rappeler que le marché est cher. Une tomate coûtera 100 FCFA. Trois bananes 1000 FCFA, etc. Depuis quelques années, c’est toujours la même rengaine. On n’est pas pressé. La planification peut attendre. Abobo est desormais collé à Anyama. Yopougon a presqu’atteint Dabou. Bingerville qui se limitait à un ensemble de quartiers concentrés dans un rayon proche est subitement etendu sur plus de 15 km de presque tous les côtés avec des villas à perte de vue. Ce ne sont pas les forêts, rivières ou sols qui se sentent certainement heureux de toutes ces expansions sans contrôle. Ils nous le font savoir à travers la rareté de la biodiversité, par des pollutions, l’appauvrissement du sol, des sécheresses, des inondations etc. Nous refusons de voir ou de calculer. Nous refusons de proteger notre environnement et nous protéger nous-mêmes. Cela coûte quoi de mettre en place une vraie politique de protection de la nature, de decongestionner Abidjan, d’envoyer des ministères et des institutions à l’intérieur du pays, d’imposer à des investisseurs de s’installer dans d’autres localités de la Côte d’Ivoire mêmes avec des abattements fiscaux ? On n’est certes pas une grande nation industrielle mais on ne saurait se faire l’injure de refuser de réfléchir sur des choses aussi simples.
Amara Salifou
amarasalifou@gmail.com
80 000 FCFA par mois pour un enseignant du secondaire privé en Côte d’Ivoire en 2022. Je voyais cettte information abondamment relayée et critiquée sur des plateformes d’éducation nationale, quoique je n’y croyais pas trop. Nous sommes quand même au 21e siècle pardi ! Au 20ème siècle quand j’enseignais au secondaire privé, j’etais payé sans en être heureux, à 150 000 FCFA. Je maudissais chaque jour notre ministère de nous abandonner dans les mains des fondateurs. Ceux-ci nous brandissaient la convention qu’ils ont obtenu avec l’Etat. Cela me revoltait encore plus, car l’enseignement privé absorbe plus de la moitié des élèves de Côte d’Ivoire. C’est aussi comme un abandon de ces millions d’élèves ivoiriens. On était payé jusqu’à fin juin, plus un bonus calculé avec un pourcentage selon le nombre de mois pendant lesquels nous avons exercé. Nous étions au 20 ÈME siècle. 80 000FCFA au 21Ème siècle? C’est inqualifiable. C’est pourtant ce qu’un de nos étudiants en année de thèse nous a confié. Il a été appelé dans un établissement secondaire du Sud-Ouest pour 80 000FCFA et voulait mon avis. Celui-ci a été cinglant: » Un chef d’établissement qui ose te proposer un tel salaire, est un bandit. D’ailleurs, ce n’est pas évident qu’ il respecte cet humiliant engagement toute l’année scolaire.
Vous comprenez pourquoi lors des examens à grands tirages, les cas de fraudes proviennent en majorité des établissements privés tout comme les taux élevés d’échecs ?