17 Sep2022
Côte d’Ivoire / Quand des médias décident de violer la déontologie
Il y avait une émission télé dénommée « Maxximum » avec deux XX.
Lorsqu’on a rapporté à l’animateur que plusieurs élèves écrivaient ainsi ce mot dans leurs devoirs, il s’obligeait à la fin de chacune de ses émissions de faire la précision qu’il faĺlait écrire toujours ce mot avec un seul X. Les deux XX ne servaient qu’à marquer la particularité de cette émission de divertissement. L’alerte n’avait hélas pas eu d’effet escompté. C’était déjà trop tard. Dans cette période, j’ai corrigé au Bac, des copies de candidats qui écrivaient maximum avec deux XX. Peut-être que ces élèves devenus grands continuent de croire que maximum s’écrit toujours avec deux XX. c’était une seule télé. Aujourd’hui c’est au delà d’un simple mot. On imite le viol, on dénigre des métiers sur plusieurs chaînes de télé. On incite à la vente du sexe. Et on s’étonne d’avoir une société où l’enrichissement n’a pas besoin de se justifier. De la drogue partout y compris dans les villages. Le broutage qui fait de nous une plaque internationale. J’ai même vu recemment un film français de Canal+ avec pour trame le broutage subi par l’acteur principal, un français et bien évidemment, le scélérat, un ivoirien. Les métiers de l’enseignement ne font plus rêver. Les enseignants eux-mêmes veulent fuir le métier pour d’autres ministères qui les refusent. Le partage des dividendes risque de ne pas suffir. Dans cette descente constante, un simple d’esprit, chauffeur de son état à Abobo n’a rien trouvé de mieux pour s’enrichir que d’aller demembrer à la machette sa femme, mère de sa petite fille de 3 ans pour espérer avoir l’argent en vitesse comme rapporté il y a quelques jours par la presse.
Amara Salifou




aux élèves lors de son cours. Zéro pour absence de taille-crayon, de bic vert, de règle, de rapporteur, de compas etc. On pouvait sortir du cours avec autant de zéros que possibles. Nos parents qui n’étaient pas les plus fortunés du monde, ne pouvaient pas nous acheter tous ces outils qu’exigeait ce professeur à chaque élève. Plusieurs parmi nous qu’ enseignait ce professeur ont été exclus du lycée moderne d’Agboville. Certains comme moi qui ont eu la chance de ne pas être renvoyés, ont détesté pendant longtemps les mathématiques. Récemment, l’ex-Préfet d’Abidjan, M. Vincent To Bi Irié a témoigné dans un post comment il a repris la seule classe de sa vie, le CM2, pour avoir été exclu à l’approche des examens paracerque son père ne pouvait pas payer pendant plus d’un mois qu’a duré son exclusion, les 1500 FCFA pour conserver le tee-shirt de son établissement. Pour 1500 FCFA, nous aurions pu perdre un haut cadre qui fait aujourd’hui la fierté des ivoiriens. Quand nous arrivons au second cycle au début des années 90, c’était fini les cahiers. Il suffisait de s’acheter un classeur, un paquet de rame qui coutait 2000 FCFA environs, perforer les feuilles et nous avions tout ce qu’il nous fallait pour prendre nos cours. Aucun de nos enseignants ne se plaignait de cette ingénieuse débrouillardise qui permettait à nos parents dans cette Côte d’Ivoire encore relativement riche de pouvoir respirer. Quand j’ai commencé à enseigner au secondaire, jamais je n’ai exigé à mes élèves des classes de première et terminale que j’ai eu, d’acheter un quelconque cahier. Il leur revenait de savoir sur quel support prendre leurs cours. À l’université, c’est toujours la même règle que j’applique. Je regarde les listes des fournitures des élèves de maintenant et je n’ai pas de mots.
Amara Salifou
