22 Jan2023
Côte d’Ivoire / Une gouvernance environnementale pour lutter contre le réchauffement climatique

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Il fait chaud à Abidjan. Ça grelotte à Bouaké, Korhogo ou Man. On va encore rentrer dans cette période où les cris fuseront de partout pour rappeler que le marché est cher. Une tomate coûtera 100 FCFA. Trois bananes 1000 FCFA, etc. Depuis quelques années, c’est toujours la même rengaine. On n’est pas pressé. La planification peut attendre. Abobo est desormais collé à Anyama. Yopougon a presqu’atteint Dabou. Bingerville qui se limitait à un ensemble de quartiers concentrés dans un rayon proche est subitement etendu sur plus de 15 km de presque tous les côtés avec des villas à perte de vue. Ce ne sont pas les forêts, rivières ou sols qui se sentent certainement heureux de toutes ces expansions sans contrôle. Ils nous le font savoir à travers la rareté de la biodiversité, par des pollutions, l’appauvrissement du sol, des sécheresses, des inondations etc. Nous refusons de voir ou de calculer. Nous refusons de proteger notre environnement et nous protéger nous-mêmes. Cela coûte quoi de mettre en place une vraie politique de protection de la nature, de decongestionner Abidjan, d’envoyer des ministères et des institutions à l’intérieur du pays, d’imposer à des investisseurs de s’installer dans d’autres localités de la Côte d’Ivoire mêmes avec des abattements fiscaux ? On n’est certes pas une grande nation industrielle mais on ne saurait se faire l’injure de refuser de réfléchir sur des choses aussi simples.
Amara Salifou
amarasalifou@gmail.com



Le choix se porte sur le Professeur Lazare Poame. Qui mieux que lui, le philosophe de la technique et de l’éthique, ancien membre de l’institut polytechnique de Francfort en Allemagne, peut nous présenter la réalité de l’utilisation des nouvelles technologies en Afrique, à l’exemple du téléphone portable? Le choix de son thème de conférence mérite que nous nous puissions nous interroger sur notre véritable relation avec les technologies à notre disposition, où le téléphone portable semble de loin être celui qui attire notre attention. On dit d’ailleurs que certains sont accro à leur telephone. Le monde s’ecroule pour d’autres si le reseau internet est coupé, juste pour quelques heures. On s’inquiète. On appelle partout. On est affolé. On explique dans des enquêtes que leur téléphone a parlé. Non, ce n’est plus nous qui parlons mais notre téléphone. Impossible, disent certains, que leur telephone soit éteint, même pour une seconde. Au chevet de leur lit, en plein sommeil, leur telephone est allumé. On se sert du telephone pour des intimités. On l’utilise pour des videos d’injures, des mots blessants. On s’étonne que 10 ans après, on nous ressort une capture d’écran. « Nouvelles technologies-Nouvel esclavage ». Merci au Professeur Poamé, comme savent le faire les philosophes, de nous interroger, là où le conformisme engourdisant semble avoir définitivement éteint notre sens de l’éveil et de la veille.
AMARA SALIFOU
80 000 FCFA par mois pour un enseignant du secondaire privé en Côte d’Ivoire en 2022. Je voyais cettte information abondamment relayée et critiquée sur des plateformes d’éducation nationale, quoique je n’y croyais pas trop. Nous sommes quand même au 21e siècle pardi ! Au 20ème siècle quand j’enseignais au secondaire privé, j’etais payé sans en être heureux, à 150 000 FCFA. Je maudissais chaque jour notre ministère de nous abandonner dans les mains des fondateurs. Ceux-ci nous brandissaient la convention qu’ils ont obtenu avec l’Etat. Cela me revoltait encore plus, car l’enseignement privé absorbe plus de la moitié des élèves de Côte d’Ivoire. C’est aussi comme un abandon de ces millions d’élèves ivoiriens. On était payé jusqu’à fin juin, plus un bonus calculé avec un pourcentage selon le nombre de mois pendant lesquels nous avons exercé. Nous étions au 20 ÈME siècle. 80 000FCFA au 21Ème siècle? C’est inqualifiable. C’est pourtant ce qu’un de nos étudiants en année de thèse nous a confié. Il a été appelé dans un établissement secondaire du Sud-Ouest pour 80 000FCFA et voulait mon avis. Celui-ci a été cinglant: » Un chef d’établissement qui ose te proposer un tel salaire, est un bandit. D’ailleurs, ce n’est pas évident qu’ il respecte cet humiliant engagement toute l’année scolaire.
Vous comprenez pourquoi lors des examens à grands tirages, les cas de fraudes proviennent en majorité des établissements privés tout comme les taux élevés d’échecs ?
Ils ont surtout fait 100% d’admis au dernier Conseil Africain et Malgache de l’enseignement supérieur (CAMES), la plus haute instance d’évaluation des enseignants-chercheurs du continent. Ce sont des enseignants-chercheurs du Département de Philosophie de l’université Alassane Ouattara de Bouaké qui viennent de réussir cette prouesse. Une dizaine environs, ils ont été célébrés en leurs titres, grades et qualités ce vendredi 16 septembre 2022 à l’Amphi C du Campus 2 en presence des plus hautes autorités de l’université Alassane Ouattara de Bouaké. Le Département de Philosophie de cette université est dirigé par Professeur Traoré Grégoire.
Amara Salifou